Parce qu'il faut bien vivre...
Nina
Je reviens d’une nuit passée avec l’homme que je devrais fuir comme la peste. Oui, belle bourde n’est-ce pas ? Pourtant je ne regrette rien. Etrange…
Le fait est que je ne veux plus jouer les victimes et encore le faire passer pour mon bourreau. Certes, son comportement n’est pas des plus limpides mais j’étais consentante, il ne m’a pas forcé la main. C’était une agréable soirée, un peu arrosée, et qui s’est terminée comme à chaque fois que l’on se retrouve un peu trop rien qu’à deux dans une même pièce.
L’attirance est trop forte. Elle le sera toujours.
« Et la revoilà partie dans les mêmes histoires » me direz vous. Je ne vous donnerais pas tort. « Elle est maso ? » Si ce n’est pas être maso, c’est sûrement être amoureuse.
Je ne le cache pas, je l’aime. Et idiotement, je suis encore et toujours là à espérer quelque chose de lui. A la différence, que je ne veux plus pleurer sur mon sort, c’est moi qui choisis d’être dans cette position là. Et puis je ne pense pas être la plus à plaindre. C’est elle qu’il trompe, pas moi. Elle l’aime aveuglément. Moi je l’aime, mais je sais.
Je lui ai fait part de mon prochain départ au mois de janvier (qui n’est pas encore fixé mais qui est plus que probable), ça lui a donné un coup de massue. Il était en choc. Sûrement de réaliser qu’il n’a pas tout le temps qu’il voudrait devant lui, qu’il doit arrêter de jouer où le choix se fera de lui-même. Et pour lui foutre un peu la pression, je lui ai dis qu’il était le seul à pouvoir me faire rester. C’est mon dernier recours. Ma dernière carte. A lui d’en faire ce qu’il veut. Ou il reste encore dans son indécision la plus complète et me laisse partir, ou il prend conscience qu’il va me perdre définitivement. Dans les deux cas, j’avancerai dans ma vie. Dans le premier cas, je pourrai enfin laisser toute cette histoire sordide derrière moi et commencer une nouvelle vie ailleurs. Dans le second cas, je vivrai enfin l’histoire d’amour jusque là incomplète avec celui que j’aime.
Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je n’ai plus envie de lutter et de me poser sans cesse les mêmes questions. Aujourd’hui, j’ai une dead line, janvier. Je serai diplômée. Deux mois, ce n’est pas si long dans une vie. Je veux profiter de chaque instant avec lui, au cas où tout s’arrêterait du jour au lendemain.